La Casbah d'Alger
Paul Alexandre Alfred Leroy
Savez-vous ce que signifie le mot « casbah » ?
En arabe, il s'agit d'une forteresse ou d’une citadelle abritant un palais dans la partie haute d’une ville. Le mot désigne plus largement le quartier d’architecture traditionnelle inséré dans les quartiers modernes.
Diane, esquisse pour le tableau du Salon de 1879
Jules-Elie Delauney
Savez-vous comment le peintre procède pour signaler dans le tableau final qu'il s'agit de la représentation de la déesse Diane ?
Dans cette esquisse, l'identité de la divinité n'est pas certaine faute de signes distinctifs. En revanche dans la toile achevée, la représentation d’un croissant de lune sur le front, d’un arc et de flèches, signalent la déesse de la lune et de la chasse.
Statuette féminine
La dernière venue au Musée des Antiquités
Cette demoiselle, dernière arrivée au Musée des Antiquités, a en fait plus de 4000 ans et a fait un long voyage depuis la Mésopotamie (région historique du Moyen-Orient correspondant pour sa plus grande partie à l’actuel Irak) pour que vous puissiez admirer ces charmes modelés dans l’argile. Un si long voyage lui a coupé les jambes et elle a égaré les anneaux qui ornaient sa coiffure. Peu d’exemplaire de cette qualité plastique sont conservés aujourd’hui.
Appartenant initialement à la collection d’Henri de Genouillac, cette statuette n’est pas arrivée au musée en même temps que les autres pièces en 1941. En effet, retrouvée dans les effets personnels d’Henri, son neveu Michel de Genouillac l’a offert en 2017 au Musée des Antiquités. Mais elle n’est pas arrivée seule au musée…entre autres, le génie Humbaba dont "la bouche était le feu et l'haleine la mort", démon gardien de la forêt des cèdres où vivent les dieux, l’accompagnait.
Armure en fer époque Henri IV
L’armure est lourde mais on peut quand même bouger
Une armure complète de la fin du 16e siècle peut peser jusqu’à 20 kg néanmoins, l’assemblage de plaques mobiles (plates) et les articulations qui constituent l’armure permettaient à son porteur de se mouvoir relativement facilement et des techniques d’escrime expliquées par les traités médiévaux montrent des mouvements assez complexes, exécutés en armure. Avec tout son attirail, le combattant dépense néanmoins deux fois plus d’énergie pour se mouvoir qu’un individu sans armure.
L’armure du musée, bien qu’incomplète (il manque cuissardes, jambières et solerets pour les pieds) est un véritable puzzle en fer : elle se compose d’un casque clos (ou armet), d’un gorgerin, de la cuirasse des épaulières, brassards pour les bras et des gantelets. Enfin, la cubitière protège l’articulation du coude. Mais n’oublions pas l’indispensable gambison, ce vêtement rembourré qui permettait au guerrier de ne pas être blessé par le métal de son armure.
Statuette de dame japonaise en kimono (danseuse)
Quel détail du vêtement indique que cette danseuse n'est pas une geisha ou une prostituée ?
Elle porte le nœud de son obi (de sa ceinture) dans le dos et non sur le devant comme le voulait l’usage pour les prostituées.
Mallette de représentant en teinture
Cette mallette de teinturier contient plusieurs échantillons de laine teinte en bourre, c’est-à-dire directement sur la laine sous forme de fibre, avant qu’elle ne soit filée. Elle semble provenir, d’après le type d’emballages utilisés, d’une teinturerie ou d’une filature rouennaise, probablement dans les années 1930. Elle témoigne de la démarche commerciale de certaines entreprises.
Coupe
Pas moins de six cuissons ont été nécessaires
Cette coupe a pu être utilisée comme bassin à ablutions. Elle est particulièrement remarquable par sa forme qui est rare mais aussi par sa technique de dorure et d’émaillage à chaud. En effet, il a fallu pas moins de six cuissons pour achever l’exceptionnel décor, une cuisson par couleur : bleu, vert, jaune, blanc et rouge et une autre pour la dorure.
Cette coupe en verre émaillé est comparable par le style à celle conservée au musée de Toledo (Ohio, Etats-Unis), et peut donc être datée du milieu du XIVe siècle, et rattachée à une production du Proche-Orient. Cependant à l’inverse de celle du musée de Toledo, elle n'est pas décorée d'inscriptions en arabe mentionnant le nom d’un Sultan ; et elle ne porte pas les "armoiries" caractéristiques de la dynastie rassoulides. Est-ce là la coupe d’un haut fonctionnaire ? Quel symbole nous échappe encore pour raconter l’histoire de cette coupe ?
Buste de femme (actrice)
Jean-Baptiste Clesinger
Mlle Rachel dans le rôle de Phèdre
Ce buste représente l’actrice dans l’un de ses plus grands succès : Phèdre de Racine, ce qui est un peu paradoxal dans un musée dédié à Corneille. Mais Rachel a amplement contribué à la gloire de Corneille au 19ème siècle entre autre en incarnant Pauline dans Polyeucte.
Veau à deux têtes
Etranges collections
Cette taxidermie de veau bicéphale est mentionnée pour la première fois en 1908 dans le Bulletin de la Société d’Etudes de Sciences Naturelles d’Elbeuf et du Museum. Ce veau à deux têtes a très certainement été donné au début du XXe au musée d’Elbeuf par Henri Gadeau de Kerville, dernier descendant d’une famille rouennaise liée au textile qui consacra cet héritage à sa curiosité scientifique. Cet étrange spécimen, parmi d’autres dans les collections de sciences, relève d’une démarche scientifique de collecte et d’étude des espèces.
Grande pièce de forme(tabatière asiatique) avec tableau : scène de chevaliers sur un drakkar
Quel produit est utilisé pour peindre le bleu en céramique?
L’oxyde de cobalt. Le premier bleu de cobalt fut fabriqué industriellement en 1802 bien que plusieurs expériences aient eu lieu fin XVIIIème siècle, notamment à la fabrique de porcelaine de Saxe.
Femme de dos
Albert Besnard
Pourquoi cette femme dénudée n'est-elle pas une déesse ?
Le réalisme de la représentation et la densité du corps (main épaisse, bourrelet de peau) insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une femme imaginaire.
Gravure : Physionomie tragico-comique
Honoré Daumier
« Je suis jeune, il est vrai mais aux âmes bien nées ; La valeur n'attend pas le nombre des années ! ». Ce célèbre vers tiré de la pièce « Le Cid » de Pierre Corneille est croqué et mis en scène par le caricaturiste Honoré Daumier en 1841. Cette gravure est issue d’un lot de 15 planches consacré aux pièces de Pierre Corneille, où Daumier met en exergue les plus fameuses répliques avec son sens de la satyre et ses talents d’illustrateur.
Les Joueurs de boules à Pont-Aven
Charles Giraud
Savez-vous que Gauguin n’est pas le premier peintre à travailler au village de Pont-Aven en Bretagne ?
La région retient en effet l’intérêt des artistes depuis le milieu du XIXe siècle. Grâce à l’arrivée du chemin de fer à Quimper, les premiers peintres, en majorité français et américains s’installent à Pont-Aven dans les années 1860, soit une vingtaine d’années avant Gauguin.
Entrée de serrure en forme de hallebardier
Quels sont les avantages guerriers d’une hallebarde ?
Cette arme permet de percer comme une lance, de trancher comme une hache ainsi que de désarçonner un cavalier à l’aide du crochet latéral. Elle est encore utilisée actuellement comme arme de parade par les gardes pontificaux, héritiers des gardes suisses du Vatican crées en 1506.
Lot de verrerie découvert à Caudebec Lès Elbeuf
Une découverte archéologique exceptionnelle
Utilisés lors des rites funéraires gallo-romains, les balsamaires étaient destinés à contenir des huiles ou du parfum. Ils pouvaient être brisés sur les sépultures. On ignore d’où vient ce petit récipient, retrouvé par hasard, dans une poubelle. Dans un état de conservation exceptionnel pour une pièce fragile comme du verre, il se rapproche beaucoup d’autres objets en verre retouvés dans la nécropole d’Uggade à Caudebec-lès-Elbeuf, parmi plusieurs éléments de statuaire en bronze et en terre cuite, ainsi que des fragments de bijoux et des monnaies. La plupart semblent dater des Ie-IIIe siècles après J. C.
Affiche : Manches Flottantes, Danger
Dans les années 1950, l’Institut National de la Sécurité lance une vaste campagne d’affiches sur la sécurité dans les usines. Ces affiches très colorées et aux messages simples et efficaces cherchent à lutter contre les accidents du travail. Aujourd’hui encore l’INRS produit une large gamme d’affiches sur la sécurité dans les entreprises dans le même esprit que celle produit dans les années 50.
Cadenas à broche en forme de cœur
Sauriez-vous lire, afin de créer un code secret, les chiffres romains gravés sur les trois petits disques en bas de la face de ce cadenas ?
À gauche : V = 5, VI = 6, VII =7, VIII = 8 ; au milieu : IX = 9, X = 10, XI = 11, XII = 12 ; à droite : I = 1, II = 2, III = 3 et IIII = 4
Le dindon
Sylvie et Philippe Bouliet
La farce du dindon
Un dindon chez Corneille ! Rien d’étonnant quand on sait qu’au 17ème siècle, la maison de Pierre Corneille était une simple ferme avec son jardin potager, son four à pain et son poulailler. Les artistes Sylvie et Philippe Bouliet ont voulu rendre hommage à cet aspect méconnu de la maison familiale de Pierre Corneille dans l’exposition « Le Poulailler de Corneille " en 2007.
Nécessaire et accessoires pour l'aquarelle
Les impressionnistes ont-ils inventés la peinture de plein air ?
Ils l’ont systématisée et assumée grâce aux tubes de couleurs inventés dans les années 1840, mais la pratique du paysage en plein air était déjà là par le biais de l’aquarelle depuis la fin du XVIIIe siècle.
Joseph expliquant les songes de Pharaon
Adrien Guignet
Savez-vous que pour un égyptologue, tout est faux dans ce tableau ?
La coiffe que porte le pharaon trônant, le némès, lui est strictement réservée. Elle est néanmoins portée par d’autres personnages. Le décor zodiacal du dossier du trône est en réalité celui d'un plafond du temple de Dendérah.
Toile imprimée. La côte des deux amants.
Une histoire d'amour made in Normandie
Connaissez-vous la légende de la côte des deux amants? Située à proximité des écluses d'Amfreville-sous-les-Monts dans l’Eure, la Côte des Deux Amants est à l’origine d’une histoire d’amour tragique. Raoul est fou amoureux de Calixte fille du roi de Pitres. Le roi défavorable à cette union, accepte de donner la main de sa fille à condition que le jeune homme gravisse la côte avec la promise dans ses bras. Au sommet, à bout de force le jeune homme succombe à ses efforts et sa belle se laisse mourir près de lui. Cette légende a été reprise sur une toile imprimée produite en Normandie.
Statuette : Vierge à l'enfant
Une troisième Vierge et l’enfant en ivoire.
Si les Vierges dites « de Lisieux » et « de Valmont » sont présentées en permanence dans la Galerie Cochet du musée…la réserve abrite une troisième petite statuette d’autant plus exceptionnelle que son iconographie, l’enfant tenant un livre ouvert, n’est pas si fréquente. L’Enfant porte dans sa main droite un livre ouvert, évocation de sa nature divine, le Verbe de Dieu. La pomme, évocatrice de la faute d’Adam, devient, dans la main gauche du Christ, le signe du salut.
Ce groupe présente la Vierge, coiffée d’une couronne fleurdelisée en argent, le visage légèrement tourné vers son Fils partiellement enveloppé dans le vêtement de sa mère. La Vierge tenait dans sa main droite une fleur, dont il ne reste plus que la tige. Il s’agissait sans doute d’une rose, symbole de l’amour mais aussi de la joie divine, attribut très fréquent dans la statuaire mariale du 14e siècle.
Affiche : Faites soigner sans tarder les moindres blessures
Dans les années 1950, l’Institut National de la Sécurité lance une vaste campagne d’affiches sur la sécurité dans les usines. Ces affiches très colorées et aux messages simples et efficaces cherchent à lutter contre les accidents du travail. Aujourd’hui encore l’INRS produit une large gamme d’affiches sur la sécurité dans les entreprises dans le même esprit que celle produit dans les années 50.
Jouet : modèle réduit de calèche.
Quelle est la spécificité de la calèche parmi les différentes voitures à cheval ?
Elle est décapotable.
Cahier de recette de chimiste
Un chimiste alsacien en Normandie
Ce cahier de recettes appartenant à un chimiste de la manufacture Dolfuss Huguenin et Compagnie située en Alsace témoigne des liens étroits entre les industriels normands et alsaciens au 19ème siècle. Le tome 2 de cet ouvrage est conservé par le Musée de l’Impression sur Etoffes à Mulhouse. Comme un cuisinier, le chimiste y consignait les recettes de coloration et de teinture des étoffes.
Pistolet
Ceci n’est pas un pistolet !
En effet, ce pistolet-éprouvette ou pistolet-testeur servait à tester la poudre noire pour les armes à feu car de la qualité de la poudre (mélange de charbon, de souffre et de salpêtre) dépendait la précision du tir. Le principe du testeur est le suivant : la mise à feu actionnait la roue crantée et graduée qui indiquait la force dégagée.
Dès le 16e siècle, l’on voit apparaître divers testeurs de poudre. Aux 18e et 19e siècles, ils prennent la forme de pistolet à silex comme ici. Ce pistolet est muni d’une platine à silex dite à la française.
Masque : Henri IV
Un portrait mortuaire du « bon roi » Henri au musée
La légende veut que ce masque ait été moulé sur le corps profané d’Henri IV lors de la révolution française, en 1793. Mais qu’en est-il vraiment ?
L’Inventaire du musée des antiquités mentionne en 1838 : « Moule du masque en plâtre de Henri IV provenant du garde-meuble de la couronne » et une autre écriture quelques années après « (C'est une erreur, le moulage a été fait en 1793 par Langlois sur la momie-même de Henri IV à st Denis - L'abbé Cochet) ».
Le corps momifié du roi était en effet plutôt bien conservé, selon les témoins de l’époque, lors de l’ouverture du cercueil. Mais il ne ressemblait tout de même pas à ce portrait aux joues rebondies ! Il est plus probable que ce masque ait été réalisé d’après le masque mortuaire moulé en 1610 sur le visage du défunt Henri IV comme c’était l’usage pour les rois de France. Techniquement, ces masques étaient réalisés sur le roi tout juste mort afin de préserver l’aspect vivant.
Paul Morand en costume chinois
Heudebert Raymonde
Pourquoi le personnage est-il représenté en costume chinois devant le motif de la terre ?
Paul Morand était un diplomate, voyageur impénitent et grand amateur d'art asiatique.
Jean le Bleu
Jean Lasne
Pourquoi les artistes font-ils leur autoportrait ?
Depuis la Renaissance, cet exercice est une affirmation de soi et du statut de l’artiste. Par son geste de création, le créateur devient sa propre créature.
Enseigne de pèlerinage : Sainte Catherine
Rouen centre de diffusion du culte de Sainte Catherine d’Alexandrie
Selon Jacques de Voragine l’auteur de La Légende dorée (vers 1260), « on dit qu’un moine de Rouen alla au Sinaï où il resta pendant sept ans au service de sainte Catherine. Comme il la suppliait avec une grande insistance de lui donner une parcelle de son corps, tout à coup un de ses doigts se détacha. Le moine reçu avec joie ce don de Dieu et l’apporta à son monastère. » Cette légende permet de justifier que Rouen figure parmi les principaux centres de diffusion du culte de saint Catherine d’Alexandrie au Moyen Age.
Les plombs de pèlerinage, retrouvés lors de dragages de la Seine, témoignent de la ferveur dont jouissait la sainte. Elle était vénérée à l’abbaye bénédictine de la Trinité-du-Mont près de Rouen. L’établissement prétendait posséder depuis le XIe siècle des reliques de la sainte, directement obtenues auprès des moines du Sinaï. La présente enseigne provient certainement du sanctuaire rouennais.
Vitrail : couronnement d'épines (Rondel)
Aïe, ça pique !
Ce vitrail de la fin du 16e siècle (début du 17e s.) représente le couronnement d’épines un épisode de la Passion du Christ. Il est curieux de noter quelques détails dans la gestuelle et sur le visage du soldat agenouillé au premier plan. Ses grimaces et gestes de moquerie trouvent leur origine dans la mimique des acteurs jouant les Mystères de la Passion au Moyen âge. On le voit tirer la langue et faire de la main droite la figue (pouce inséré entre l’index et le médium), geste obscène et de mépris.
Ce rondel a été exécuté d’après une estampe de 1582, réalisée par Johan Sadeler, célèbre graveur flamand.
Pendule du déserteur
La scène de la pendule fait référence à un opéra, le déserteur, mélange pour la première fois de tragédie et de comédie. Le succès est retentissant dès la première en 1769. Cette pièce inaugure un genre nouveau, l’opéra-comique. Elle s’inspire d’une histoire vraie dont l’auteur du livret, Sedaine, a été témoin. Alexis déserte son régiment croyant que sa fiancée, Louise, va épouser un autre homme. Il est arrêté et emprisonné. Affligée, Louise obtient la clémence du roi ; mais, la jeune femme, épuisée, s’écroule de fatigue et ne peut annoncer la grâce royale.
Cette pièce inspira directement la création d’un modèle de pendules qui représente le moment le plus dramatique de la pièce : les adieux d’Alexis à Louise, avec à l’arrière le peloton prêt à l’exécution. Pour le moment, 5 autres pendules sont dénombrées dont une au palais de Pavlovsk près de Saint-Pétersbourg.
Pièce de forme, portrait de peintre
Comment sait-on qu'il s'agit d'un peintre ?
Grâce à la palette que tient l’angelot.
Toile imprimée. La cueillette des cerises.
Saviez-vous que la Normandie avait produit des toiles de Jouy !
Dès le 18ème siècle, les industriels normands se lancent dans la production de toiles imprimées à personnages comme celles produites dans la célèbre manufacture de Jouy-en-Josas. Les sujets représentés sur ces toiles sont très variés : sujet de la vie quotidienne, sujet historique mais également littérature. Ici c’est la fameuse scène de la cueillette des cerises décrite par Jean-Jacques Rousseau dans Les Confessions qui est représentée.
Série de Dessins
Charles Betout
Charles BETOUT fut l'un des principaux costumiers de la Comédie Française de 1919 à 1939. Il dessina des modèles pour les principales pièces de Pierre Corneille jouées dans cette salle emblématique de la capitale. Ici ce sont les personnages de la pièce le Menteur, qui sont croqués avec une grande précision. Le costumier très méthodique notait tous les détails nécessaires à la réalisation du costume (couleurs, matières) et à l’archivage de ses dessins.
Raymond Radiguet
Jacques Lipchitz
Quel roman de Radiguet fait scandale au lendemain de la Première Guerre Mondiale ?
Le Diable au corps, roman publié en 1923, raconte les amours d’un jeune homme de 17 ans et d’une femme dont le mari est au front. Ce roman sulfureux a été porté à l’écran notamment par Claude Autant-Lara en 1947 avec Gérard Philippe et Micheline Presle.
Echantillon d’un mouchoir de cou
Le mouchoir : un accessoire de mode tendance dans les années 1850 !
Au 19ème siècle, les femmes mais aussi les hommes portaient le foulard, ou mouchoir de cou sur les épaules. Porté de préférence en pointe, il apporte une touche de couleurs aux costumes quotidiens comme aux habits de fête. La production de mouchoirs augmenta considérablement au milieu du 19ème siècle pour fournir une clientèle friande de motifs et de couleurs variés.
Buste normande
Un portrait … de coiffe
Robert Delandre a réalisé cette sculpture vers 1937. A travers ce buste de femme, il décrit minutieusement les détails du costume, s’attachant plus aux tissus et ornements qu’aux traits du modèle. Cette œuvre le rapproche d’une certaine tendance folklorisante. Bien que résidant à Paris dès les années 1900, Delandre entretient avec sa région d’origine un lien affectif étroit. Il est en outre vice-président des Normands de Paris, président de l’Amicale de la Seine-Inférieure à Paris, et président de la Société de l’art et du costume normand.
Dessin préparatoire pour impression de châle
Victor Boudet
Dessins et arabesques
Ce fonds de dessins comprenant plus de 2000 pièces a été redécouvert dans les collections du musée en 2014. Nous ne connaissons que peu de choses sur ce magnifique fonds de dessins destiné à l’impression sur tissus. Leur auteur, Victor Boudet, travaillait à Paris. Les dessins d’une grande qualité ont été produits dans les années 1870 certainement sur commande passée par des imprimeurs normands ou alsaciens.
Vitrine publicitaire du studio Edeline
Publicité : un studio photographique à Elbeuf
Cette vitrine était celle du studio photographique Edeline. Doté de l’électricité avec une large vitrine offerte aux badauds dans la rue principale d’Elbeuf, ce magasin moderne devient en quelques années l’un des principaux studios photographiques de la ville. Si Marthe, l’épouse d’Eugène, tient les rênes de l’affaire pendant que celui-ci est mobilisé durant la Guerre de 1914-1918, c’est Odette Edeline, leur fille qui va progressivement en devenir l’opératrice principale. Formée à la photographie et au dessin, elle excelle dans la pratique du pastel. Avec cette double formation, elle trouve un débouché naturel avec la mode des agrandissements retouchés et colorisés durant l’entre-deux guerres.
Mouchoir de cou
Le mouchoir d’instructions militaires : le pense-bête du soldat
A la fin du 19ème siècle, une série de mouchoirs d’instructions militaires est réalisée dans une usine d’impression sur étoffes de Rouen. Ce carré de coton imprimé, de 90 cm de large, était donné aux soldats partant en campagne. Il leurs servait à la fois de petit baluchon pour ranger leur affaires, ainsi que d’aide-mémoire pour se souvenir de certaines consignes liés à leur quotidien de soldats. Ce mouchoir rappelle à son propriétaire ce qu’il doit emporter dans son paquetages et comment il doit correctement l’ordonner.
La Conversion de Robert le Diable
Guillaume Alphonse Harang, dit Cabasson
Pourquoi Robert est-il surnommé le Diable ?
Selon la légende reprise dans l'opéra de Giacomo Meyerbeer (1831), dont s'inspire le tableau, Inde, la femme d'Aubert, duc de Normandie, passe un pacte avec le diable pour avoir un fils.
REGLEMENT DU TRAVAIL, usine textile à Malaunay
Discipline à l’usine !
Au 19ème siècle, dans toutes les usines, un règlement du travail est placardé au mur de chaque atelier, rappelant au quotidien aux ouvriers les règles à suivre sous peine d’être congédié. Les articles sont parfois savoureux : interdiction de boire, de fumer, de bavarder, de gaspiller la matière première, de frapper son apprenti…
Groupe : Femme à la licorne Majolique
Une « dame à la licorne » au Musée des Antiquités
Cette œuvre représente une licorne venant se réfugier dans le sein d’une femme assise sur un rocher. La scène puise son origine dans une légende antique selon laquelle cet animal fantastique serait attiré par l’odeur de la virginité. Pour cette raison, les chasseurs désireux de tuer ou de capturer une licorne, faisaient assoir une jeune fille dans une clairière, au milieu de la forêt. L’animal venait alors s’agenouiller devant la pucelle, et s’endormait, la tête posée sur les genoux ou le sein de celle-ci.
Cette iconographie se retrouve également dans la littérature courtoise. L’animal qui se réfugie sur les genoux d’une vierge devient l’emblème de l’amour courtois, le symbole de la chasteté féminine. Aussi retrouve-t-on parfois cette scène sur des coffres de mariage. Mais attention ! Dans la légende, l’animal tuait de sa corne la jeune fille destinée à l’attirer, si celle-ci avait déjà connu les plaisirs des sens…
Paire de bustes Marie-Antoinette et Louis XVI
Connaissez-vous deux autres rois de France qui ont été assassinés ?
Henri III en 1589 et Henri IV en 1610.
Marteau de porte au lion et à la salamandre
Pouvez-vous identifier les deux grands rois de la Renaissance qui s'affrontent ici; l'un est symbolisé par un lion, l'autre par une salamandre.
La salamandre symbolise le roi de France François Ier et le lion, le roi d’Angleterre et d’Irlande Henri VIII. Ces deux rois se sont régulièrement affrontés diplomatiquement pendant les années de leurs règnes, entre 1510 et 1547 (année de leur décès) en s’alliant respectivement l’un puis l’autre avec l’empereur Charles Quint.
Mouchette
Savez-vous que l'on peut moucher une chandelle ?
L’action consiste à couper la mèche au fur et à mesure que la chandelle brûle, la combustion de la mèche n’est en effet pas complète avant la fin du XIXe siècle.
Buste de Neandertal
Homme préhistorique … et reconstruction faciale
L’anthropologue et sculpteur Mikhail Gerasimov (1907-1970) a créé ce buste d’homme de néandertal à partir d’un crâne découvert à La Chapelle-aux-Saints en 1908. Il s'agit du premier squelette relativement complet de néandertalien mis au jour en France dans un contexte archéologique bien établi. Cet archéologue soviétique a développé une technique encore utilisée de nos jours : la reconstruction faciale. Ce buste présente les caractéristiques morphologiques de l’Homme de Néandertal, notamment l’important bourrelet au-dessus des orbites, hautes et arrondies. Les connaissances archéologiques ont évolué depuis mais cette représentation, fruit des connaissances d’une époque, demeure d’une grande justesse ...
Chaise
Un tabouret d'âtre
Voilà un objet bien curieux dans la maison de Corneille ! Ce siège bas, joliment sculpté, rappelle les productions allemandes du 17ème siècle. La tradition dit qu’il a appartenu à la famille Corneille. Même si rien ne le prouve, laissons-nous imaginer Pierre Corneille assis au coin du feu griffonnant quelques vers sur une page de papier.
Cléombrote ou l'amour conjugal
Anicet Charles Gabriel Lemonnier
Mais qui sont Cléombrote, Léonidas et Chélonide ?
Cléombrote est menacé de mort par son beau-père Léonidas pour l’avoir évincé du trône de Sparte. L’usurpateur reçoit le soutien de Chélonide, épouse et fille des adversaires, laquelle fléchit le courroux paternel par ses supplications.
Service à thé de 6 pièces
Quand le thé a-t-il été introduit en Europe ?
Connu depuis fort longtemps en Extrême-Orient, le thé n’arrive en Europe qu’au tout début du XVIIe siècle.
Pierre Corneille
Jean-Louis Ernest Meissonnier
A la gloire du grand Corneille !
Au 19ème siècle se multiplient les hommages rendus à Pierre Corneille, notamment à Rouen sa ville natale. De nombreuses gravures donnent à voir le portrait du dramaturge dans différentes postures mettant toujours en avant sa stature d’homme de lettre. Ici Messonier réalise une gravure de Pierre Corneille en pied tenant un manuscrit. L’artiste a dédicacé son estampe avant de l’offrir au musée Pierre Corneille de Petit-Couronne qui ouvre ses portes au public en 1879.
Casque
A cheval ou à pied ? Gendarme ou pompier ?
Ce casque à chenille est celui d’un gendarme à pied modèle 1912, reconnaissable aux différents éléments qui le composent : ailerons ornés de feuilles d'acanthe et palmettes, moulure représentant deux branches de lauriers, masque orné d’une tête de Méduse en relief. La crinière de crin coupée en brosse et teinte en noir indique qu’il s’agit d’un casque du gendarme à pied différent de celui à cheval, surmonté d’une crinière longue à l’arrière du cimier.
Le cimier semble toutefois avoir été modifié, peut-être pour recevoir la brosse. Il pourrait s’agir d'une pièce d'origine modifiée et transformée, évoquant des "uniformes de costumiers" de théâtre, de cinéma ou encore à un casque modifié pour devenir casque de pompier.
Les Aveugles
Roger Tolmer
Pourquoi les faiseurs d’image représentent-ils des aveugles?
Parce qu’il s’agit d’un paradoxe qui donne à voir ceux qui ne voit pas.
Cadenas à vertevelle
Sur 15 000 objets conservés au musée Le Secq des Tournelles, celui-ci est un des rares à ne pas être européen.
Statue de Pierre Corneille
Hommage au grand Corneille !
Ce bronze réalisé par Etienne Melingue acteur et sculpteur bas-normand, a été donné au musée par son fils. Il s’agit d’une réplique de la sculpture réalisée pour la salle du comité de la Comédie Française en 1843. Pierre Corneille y est représenté dans sa maturité.
Paire de bras de lumière
Pourquoi les bras de lumière éloignent-ils les chandelles du mur ?
Pour des raisons évidentes de sécurité, mais aussi pour une meilleure diffusion de la lumière.
Le théâtre de Pierre Corneille
Pierre Corneille
Cette édition de 1664 imprimée à Rouen en 2 volumes regroupe l’ensemble des pièces de l’auteur. Il s’agit d’une version édulcorée, corrigée voire même assagie des œuvres écrites dans sa jeunesse. Corneille alors âgé de 58 ans est désormais reconnu dans le monde littéraire et revient sur ces œuvres de jeunesse pour les remanier.
Aumônière ou bourse de dame.
Savez-vous pourquoi le sac à main apparaît comme accessoire féminin à la fin du XVIIIe siècle ?
Parce que dans les robes d’inspiration antique de cette période, la taille est remontée sous la poitrine. Les sacs habituellement suspendus à la ceinture sont par conséquent portés à la main.
Borne en terre cuite symbolisant le sol du champ de bataille de Verdun ayant appartenu à René Courtois, soldat de la guerre 14-18
Borne symbolique
Ce type de petites bornes en terre cuite a été commercialisé à partir des années 1920. Les Anciens Combattants, et surtout les Gueules Cassées, étaient étroitement associés à leur vente. Les membres de cette association devaient être présents lors du prélèvement de la terre qui, déposée dans une borne était ensuite cachetée sous l’œil attentif d’un « Contrôleur de l’Union des Gueules Cassées ». Déposée dans un écrin, elle était envoyée à son destinataire accompagnée d’un certificat d’authenticité.
Ces modèles de petites bornes sont des reproductions de grandes bornes créées par le sculpteur et céramiste Gaston Deblaize, qui contenaient de la terre de 12 champs de batailles du front occidental pour rendre hommage aux soldats disparus et privés de sépulture pendant la Guerre de 1914-1918.
Planche d’impression. Jeanne D’arc.
Jeanne d’Arc en Algérie
Ce type de planche d’impression était utilisé comme poncif pour marquer les chefs de pièce des toiles imprimées. Le chef de pièce est apposé en bout de lé d’un tissu pour signaler la provenance et l’authenticité de la pièce. Ce chef de pièce a été utilisé pour marquer les étoffes destinées à l’exportation en Algérie.
Bouclier (rondache) avec une pointe au centre
À quoi sert cette arme ?
Elle est bien sûr défensive mais elle est tout autant offensive grâce à la puissante broche placée en son centre.
L’imitation de Jésus Christ
Pierre Corneille
L’imitation de Jésus Christ annoté par Corneille !
Cet ouvrage rédigé en latin au 14ème siècle, est l’ouvrage le plus imprimé après la Bible. Pierre Corneille en réalise une traduction en 1651. Cette rarissime édition a conservé en marge le texte latin ainsi que les précieuses annotations écrites de la main de Pierre Corneille.
Statuette de Vierge à l'Enfant
Pourquoi la Vierge porte-t-elle parfois une couronne ?
Car elle est considérée comme la reine du ciel par les catholiques.
Bannière de l’Orphéon
De la musique sinon rien
La société musicale L’Orphéon de Saint-Pierre-lès-Elbeuf est fondée en 1867 par une partie des chanteurs de la maîtrise de l’église paroissiale de Saint-Pierre-du-Liéroult avec le soutien du marquis de Bostenney. Elle acquiert la notoriété à l’occasion de nombreux concours où elle obtient des récompenses. A cette époque, aucune manifestation culturelle n’était concevable sans un concert ou une audition.
Autour de...Géricault. La Capote du grand-père de S.
Buraglio Pierre
Savez-vous pourquoi les soldats de la première Guerre Mondiale étaient surnommés les poilus ?
Le terme désigne dans l’argot militaire le soldat qui a connu le baptême du feu. Animal et rustique, le poil signale surtout la vaillance héroïque, le terme confond donc caractères physiques et moraux.
Affiche 14-18
La Journée des Eprouvés de la Guerre
La solidarité s’organise dès 1914. De nombreuses œuvres de guerre voient le jour, destinées à venir en aide tant aux soldats (blessés, malades, prisonniers, décédés..) qu’aux familles. Elles fonctionnent grâce aux subventions publiques, aux dons privés et aux bénéfices des journées de bienfaisance auxquelles participent les habitants. Outre les retombées économiques qu’elles génèrent, celles-ci permettent de fédérer la population et de soutenir moralement les troupes en première ligne.
La Journée des éprouvés de la guerre est organisée le 26 septembre 1915 à l’initiative du syndicat de la presse parisienne. L’objet de la tombola se compose d’une pochette en papier illustrée par Luc-Olivier Merson contenant une gravure en couleur reproduisant un des dessins composés pour l’occasion par une trentaine d’artistes. Les recettes obtenues par la vente de ces pochettes sont versées aux œuvres se consacrant aux victimes civiles et militaires.
Pièce de forme (enfant sur un coussin)
Qui est cet enfant ? Un putto, un Enfant-Jésus, un amour ou un simple bébé ?
L’absence d’attribut particulier laisse supposer la représentation d’un bébé au premier degré.
Bouteille à 4 passants
Savez-vous que Rouen n'a pas produit de faïence révolutionnaire ?
Ce type de décor politique est inexistant dans la production rouennaise. En revanche, le musée de la Céramique possède un des fonds les plus riches pour cette production abondante à Nevers.
Les Oeuvres De La Saison 2017